Sélectionnée en cinquième position par les Dallas Wings d’une draft WNBA qui a vu trois Françaises choisies, dans la nuit de lundi à mardi, Lou Lopez-Sénéchal (24 ans, 1,85 m) est la révélation française des derniers mois. À l’exception d’Isabelle Fijalkowski (en 1997, dans un contexte de création de Ligue) et de Gabby Williams (la Franco-Américaine avait été choisie en quatrième position en 2018), aucune joueuse française n’avait été retenue plus haut que la Grenobloise.
Elle a vécu dans quatre pays
Lou Lopez-Sénéchal est née à Guadalajara, au Mexique le 12 mai 1998, d’un père mexicain – Carlos Lopez – et d’une mère française – Sophie Sénéchal. Elle dispose de la double nationalité, franco-mexicaine. Après avoir grandi au Mexique, elle s’est installée en France avec sa mère à l’âge de 5 ans, à Grenoble. Avant d’aller jouer en Irlande, à 19 ans, à la North Atlantic Basketball Academy (Dublin), puis de rejoindre les États-Unis à 20 ans, à Fairfield (Connecticut).
280 candidatures aux États-Unis
Comme elle l’a raconté à ESPN, Lopez-Sénéchal, coachée par son beau-père, qui a étudié aux États-Unis, a envoyé 280 e-mails à des universités américaines en 2017-2018, afin de faire acte de candidature. Elle s’est empêchée de contacter les meilleures facs du pays (celles classées parmi les 25 premières au basket), estimant que le niveau était trop haut, et a reçu plusieurs réponses positives. Après cinq visites officielles qui ont abouti à des propositions de bourse, elle a reçu une offre de Fairfield, qu’elle a acceptée.
Un lien avec l’Espagne
Au cours d’un entretien donné au site swish-swish, elle affirmait, en février, vouloir jouer en Europe la saison prochaine : « Après UConn, si je peux aller dans un autre pays qu’en France, en Espagne ou ailleurs, pour jouer professionnellement, je suis partante. […] Après le basket, je ne me vois pas aller dans un pays et y rester pour le reste de ma vie. Le fait que je puisse parler français, anglais et espagnol, c’est un atout que j’essaye d’utiliser le plus possible. » À Fairfield, elle s’est liée d’amitié avec Andrea Hernangomez, la jeune soeur (23 ans) des internationaux espagnols et bourreaux des Bleus en finale du dernier Euro, Willy (New Orleans Pelicans) et Juancho (Toronto Raptors).
À UConn grâce au Covid
La pandémie de Covid-19 ayant interrompu la saison 2020-2021, les athlètes universitaires inscrits à l’époque ont eu droit à une année supplémentaire d’éligibilité à la fac. Après avoir bouclé son cursus « traditionnel » de quatre ans à Fairfield, Lopez-Sénéchal a donc eu l’occasion de prolonger d’un an son aventure universitaire et a été recrutée par UConn cette saison, le programme basket féminin le plus titré de l’histoire de la NCAA (11 victoires entre 1995 et 2016). Battues par Ohio State (61-73), les joueuses du Connecticut ont échoué à rejoindre le Final Four qu’elles avaient disputé lors des quatorze saisons précédentes. Lopez-Sénéchal s’est toutefois distinguée tout au long d’une saison bouclée à 15,5 points de moyenne (44 % à trois points).
Toupane l’a rencontrée
Alors qu’elle était encore une quasi-inconnue il y a quelques mois, malgré des performances de premier plan à Fairfield, Lopez-Sénéchal a reçu, en mars, la visite du sélectionneur de l’équipe de France, Jean-Aimé Toupane. « Cela fait partie de mon boulot d’aller »me balader » pour aller voir des joueuses, et les joueuses dont tout le monde parle, dont Lou fait partie », avait indiqué le technicien.