« C’est votre vingtième titre, où le placez-vous dans votre palmarès ?
Dans un sens, je le place numéro 1 parce que c’est le premier sur terre battue et que c’est incroyable. Je n’aurais jamais pensé en être capable. Mais il faut être honnête, un Grand Chelem c’est au-dessus de tout. Alors, oui, l’US Open (remporté en 2021) reste mon vrai numéro 1. Mais ce titre est quand même très particulier. Je n’en reviens toujours pas. Pas en ce qui concerne la victoire, mais surtout la façon dont j’ai bien joué toute la semaine. Je n’en reviens pas. Je suis vraiment satisfait de mon niveau de jeu. Très heureux de rapporter ce trophée à la maison, oui.
Comment expliquez-vous ce niveau de jeu, justement ? C’est le résultat d’un travail mental, d’un ajustement technique ? Peut-être avez-vous trouvé un moyen de gagner du temps pour mieux frapper la balle ?
En théorie, oui. Mais surtout, avant je ne bougeais pas bien sur terre et mes balles manquaient de profondeur. Je ne dis pas ça parce que Lacoste et Technifibre sont mes sponsors, mais le nouveau cordage que j’utilise cette année est plus souple et la balle sort mieux de la raquette.
En Australie, j’étais étonné par la profondeur de ma balle, mais ça n’avait pas marché. Du coup, j’étais en plein doute, je me demandais s’il ne fallait pas revenir à l’ancien cordage. Il me réussissait plutôt bien. Mais j’ai choisi de continuer l’expérimentation et aujourd’hui, c’est incroyable. Pour mes déplacements, il y a eu du travail à l’entraînement et aussi de nouvelles chaussures. Peut-être que je me sens mieux avec celles-là.
Effectivement, j’ai plus de temps, je bouge bien et ma balle est plus profonde. Dis comme ça, ça semble facile, mais c’est le truc le plus compliqué au tennis. Souvent, vous voulez jouer profond, mais vous ratez. C’était ce qui se passait les années précédentes. Cette semaine, j’ai décidé de faire ce que j’avais en tête. J’ai fait en sorte de le réaliser et c’est comme ça que j’ai gagné.
« J’ai plus de temps, je bouge bien et ma balle est plus profonde. Dis comme ça, ça semble facile, mais c’est le truc le plus compliqué au tennis »
Vous serez tête de série n° 2 à Roland-Garros, ce qui veut dire que vous ne pourrez jouer le n° 1 (Carlos Alcaraz) qu’en finale. C’est plutôt un avantage, non ?
Si j’avais été n° 3, j’aurais forcément joué Alcaraz ou Djokovic en demi-finales, si j’arrive en demi-finales… C’était obligé qu’un des deux soit dans ma partie de tableau. Là, je sais que je ne pourrai pas tomber sur Carlos avant la finale. Et il y a 50 % de chances que Novak ne soit pas dans ma partie. Après, je n’ai jamais dépassé les quarts à Roland-Garros… C’est toujours sympa d’avoir un bon tableau, mais c’est mieux de bien jouer. Pour être honnête, ici j’avais le pire des tableaux, comme je le disais à ma femme. Donc, il y a le tableau, mais surtout la façon dont vous jouez. »