C’est assez improbable pour être souligné, mais Daniil Medvedev est bien en finale d’un Masters 1000 sur terre battue. Depuis des années, le Russe ne se fait guère prier pour dire à quel point il déteste cette surface sur laquelle son jeu de contre peine à s’exprimer et où il trouve qu’il salit bien trop ses chaussettes. Mais cette année, tout a changé. Déjà quart de finaliste à Monte-Carlo, voilà Medvedev en finale de Rome après une victoire solide sur Stefanos Tsitsipas, pas le premier venu sur ocre.
La pluie actrice majeure du match
En dehors de son acclimatation à la surface, Medvedev a surtout mieux géré la longue (plusieurs heures) interruption due à la pluie. Les deux, même, puisque après revenus sur le court après un premier arrêt à 4-4 dans le premier set, les deux hommes revenaient au vestiaire après avoir disputé un seul jeu. Ce n’est que la nuit venue qu’ils étaient de retour sur le court. Et, à l’image de sa box où ses parents se disputaient sans se cacher, Tsitsipas n’était pas au mieux. Une fois le match vraiment relancé, Medvedev virait donc en tête. Restait à savoir si le Grec allait réagir.
Breaké d’entrée de deuxième set, Tsitsipas parvenait à oublier ses encombrants parents pour se recentrer sur le match. Résolument offensif, il bousculait Medvedev, le privait de temps et parvenait à débreaker pour revenir à 3-3. La suite tournait au bras de fer avec un Tsitsipas bien plus tranchant et un Medvedev souvent en manque de solution. Mais il n’en faut pas beaucoup au Russe pour tirer son épingle du jeu. Et les quatre titres déjà conquis cette saison lui offrent un matelas de confiance bien utile dans les moments difficiles. Un smash de Tsitsipas qui accroche le filet et le passing derrière lui offrait le break au meilleur moment (6-5). À peine dérangé par le flash d’un spectateur, une nouvelle fois parfait dans la gestion des amorties, Medvedev ne tremblait pas. Plus de six heures après le début du match (1h47 de jeu en tout), il s’offrait le droit de se mesurer à Holger Rune en finale.