Ce n’est pas si fréquent d’être inscrit dans deux tournois de la même semaine. Inscrit au Challenger de Oeiras (Portugal), où il a perdu ce week-end contre le Polonais Zuk au premier tour des qualifications, Pierre-Hugues Herbert (397e mondial) a vite débarqué à Bordeaux où il disputera le double aux côtés de Nicolas Mahut. Le règlement l’y autorise et le Français a sacrément besoin de multiplier les matches. « Je n’ai aucun rythme, pose-t-il. C’est fou de constater que je joue depuis plus de quinze ans et que je n’arrive pas enchaîner deux matches depuis un an… »
Le Strasbourgeois n’a pas été épargné en effet. Après sa rupture partielle du ligament extérieur et du croisé postérieur du genou en juin dernier, Herbert avait repris en janvier à Oeiras, avec une mauvaise surprise le matin au réveil avant sa demi-finale. « Une douleur irréelle à l’épaule gauche », se souvient-il. Verdict : le syndrome Parsonage-Turner, une inflammation très contrariante d’un groupe de nerfs qui se trouve entre l’épaule et la clavicule, qui l’empêchera de dormir pendant plus de quinze jours avec l’impossibilité de se mettre en position allongée…
« Pour être franc, je suis encore très loin de tout ça (les JO de Paris), J’ai déjà comme objectif de revenir un joueur de tennis… »
Demi-finaliste en mars au Challenger de Saint-Brieuc, Herbert allait encore enchaîner avec une déchirure aux abdos, avant sa nouvelle reprise à Oeiras il y a quelques jours, pour une première depuis longtemps en extérieur et sur terre battue. « Ce n’est pas facile, résume le Français qui a été 36e en février 2019, mais à 32 ans, je n’ai pas encore l’âge d’être fataliste. »
À Bordeaux, pour le double donc, il retrouvera son partenaire Nicolas Mahut, pour un duo qu’on ne présente plus, qui n’avait plus été associé depuis près d’un an, et qui en profitera pour retrouver les automatismes avant Roland-Garros.
Ce pourrait être une bonne nouvelle pour les deux hommes en vue des Jeux Olympiques de Paris de l’an prochain, mais Herbert ne veut pas encore réfléchir à ce challenge-là. « Pour être franc, je suis encore très loin de tout ça, dit le Strasbourgeois, aujourd’hui entraîné par Nicolas Renavand et Yves Allegro. Forcément c’est dans un coin de ma tête, bien sûr que les JO sont un objectif et je sais que la course au classement commencera après Roland, mais je n’ai pas envie de sacrifier ma carrière en simple pour une place en double aux JO. Je suis à un moment de ma carrière où je vis les derniers moments pour essayer d’être performant, et je n’ai pas envie de passer à côté de ça. Je ne lâcherai pas le simple. Et avec Nico (Mahut), on est un peu dans une impasse tant que mon classement est aussi bas. J’ai déjà comme objectif de revenir un joueur de tennis… »