Cette tournée américaine peut être bien longue quand les victoires se font attendre. Grégoire Barrere (29 ans, 65e) en sait quelque chose, lui qui s’était incliné au premier tour à Indian Wells (contre Jack Sock) puis au Challenger de Phoenix (face à Quentin Halys). Ce jeudi, il a évité un hat-trick douloureux en dominant le Russe Roman Safiullin (25 ans, 104e) en trois manches (6-4, 3-6, 6-3).
Sur le court n°5 du Hard Rock Stadium déserté par le public en ce début de soirée, le Français a réalisé un premier set impeccable au service en passant 20 premières balles sur 24 (83%). « Je n’ai pas raté grand-chose, confirmait-il. J’ai été bien agressif et j’ai très bien servi, ce que je ne faisais pas bien depuis le début de la tournée. Cela m’a beaucoup aidé, m’a donné un peu de confiance et lui aussi a fait pas mal de grosses fautes. Breaker très tôt dans le set, ça détend donc tu peux te lâcher un peu plus et mieux jouer. Faire un bon début de match a été important. »
La suite aurait pu mal tourner notamment après un break concédé d’entrée de troisième set dans la foulée de l’égalisation du Russe, plus constant au fil des jeux. « Il y a eu des hauts et des bas dans le match mais j’ai réussi à rester assez stable, poursuivait Barrere. Je savais que lui faisait beaucoup les points et les fautes et qu’il pouvait donner des points à certains moments. J’ai essayé de rester le plus constant possible pour retourner la situation comme au début du troisième où même en me faisant breaker d’entrée, je savais que j’allais avoir des opportunités derrière. »
« Je suis très content de pouvoir me mesurer à un joueur (Cameron Norrie) aussi bien classé »
Place maintenant à une tête de série en la personne de Cameron Norrie que le Français a affronté deux fois en 2019 (1-1), quand le Britannique n’avait pas encore atteint le top 10. « C’est une bonne chose, salive-t-il. Dans ces tournois tous les mecs jouent bien, ceux qui ont des « bye » sont forcément plus forts sur le papier. Après, j’ai un match dans les jambes, je connais les conditions, je suis très content de pouvoir me mesurer à un joueur aussi bien classé et de tout donner pour essayer de gagner. »
Quoi qu’il en soit, la tournée s’achèvera sur une meilleure note qu’elle n’avait commencé. « C’est toujours compliqué quand tu ne gagnes pas beaucoup de matches ici, dit-il. T’es obligé d’aller t’entraîner, tu vois les autres gagner, c’est un peu dur d’autant que moi je suis quelqu’un qui ne voyage pas très bien ; je gagne souvent mes matches à la maison. Les deux premières semaines ont donc été un peu difficiles mais là, j’ai ma copine qui m’a rejoint cinq jours, j’ai des amis qui sont venus aussi, je suis un peu plus relâché, à la cool, je pense un peu moins uniquement au tennis. Je fais mes entraînements comme il faut et en dehors de ça on se balade, on se relâche. Hier je suis allé voir un match de basket, ça change les idées et raccourcit les journées. Après il faut rester concentré sur le tournoi et faire bien les choses à l’entraînement mais, voilà, je suis très content de m’en être sorti aujourd’hui. »