« C’est très rare de remporter un premier et un deuxième Grand Chelem la même année. Entre l’Open d’Australie et l’US Open, lequel a été le plus difficile à remporter ?
On ne peut pas vraiment les comparer, car ce sont des circonstances différentes, des périodes de l’année différentes. À Melbourne, c’était une sorte de soulagement, parce que dans mon esprit, c’était comme si je travaillais pour cela, et vous ne savez jamais si vous pouvez gagner un Grand Chelem ou non, mais quand vous en gagnez un, vous savez que vous pouvez potentiellement en gagner un autre.
C’était difficile ici, car les circonstances avant le tournoi n’étaient pas faciles. J’ai eu l’impression de grandir, match après match, mon niveau et ma confiance sont montés de plus en plus haut. J’avais peut-être un peu plus de pression cette fois-ci qu’en Australie. Je suis content de la façon dont j’ai géré cette épreuve. Je suis content d’avoir ce trophée avec moi.
Vous avez évoqué les circonstances qui ont précédé le tournoi. Y a-t-il eu un moment au cours ces dernières semaines où vous avez pu vraiment laisser tout cela derrière vous et passer à autre chose ? Et si oui, comment y êtes-vous parvenu ?
Ce qui m’a permis d’y arriver, ce sont mes proches, les gens qui me connaissent depuis que je suis tout jeune, ainsi que ma famille, mon équipe et tous ceux qui me soutiennent au quotidien. J’essaie toujours de rester avec eux, surtout dans les moments difficiles, parce que je sais qu’ils peuvent m’aider. C’était et c’est encore un peu dans mon esprit. Ce n’est pas que ça ait disparu, mais quand je suis sur le terrain, j’essaie de me concentrer sur le jeu, j’essaie de gérer la situation de la meilleure façon possible, en communiquant avec mon staff, à l’entraînement. En fin de compte, on essaie toujours de s’améliorer comme joueur. C’est pour cela que nous nous entraînons. Alors oui, ce n’était pas facile, c’est sûr, mais d’un autre côté, j’ai essayé de rester concentré, et je pense que j’ai fait du bon travail en restant mentalement présent à chaque point que je joue, et c’est tout.
Les tournois du Grand Chelem cette année ont tous été remportés par vous et Carlos Alcaraz et non par aucun membre du Big 3. Comment vivez-vous cela ?
C’est quelque chose de nouveau, mais c’est agréable de voir de nouveaux champions, de nouvelles rivalités. Il y a et il y aura toujours des joueurs qui vont me rendre meilleur. Il y aura des moments où ils me battront. Il faudra alors essayer de trouver un moyen de gagner contre eux. Et puis aujourd’hui, on a vu que tout n’était pas parfait. J’aurais pu servir un peu mieux, mais ça me fait réaliser que le travail ne s’arrête jamais. C’est toujours un travail continu, et si tu veux être un meilleur joueur, tu dois toujours travailler, tu dois avoir ces routines quotidiennes, accepter les moments difficiles sur le court. Je pense que c’est une bonne chose pour le sport d’avoir de nouveaux champions.
« Elle m’aidait toujours l’été quand mes parents travaillaient et que j’avais des jours libres. J’ai passé beaucoup de temps avec elle, c’est une personne très importante dans ma vie »
Comment décririez-vous la période que vous avez vécu ces dernières semaines ?
C’est difficile de tout décrire, car moi, mon équipe et les gens qui me sont proches, ils savent ce que j’ai vécu ces derniers mois. Ce n’était pas seulement une semaine avant le tournoi. Cela s’est passé durant plusieurs mois. Comme je l’ai dit, j’essaie toujours de me rapprocher des gens et de comprendre aussi ce qui s’est passé, puis d’essayer de l’accepter d’une certaine manière. Quand je commence à travailler, j’essaie aussi de m’amuser.
J’ai eu beaucoup de mal à m’amuser à certains moments. La façon dont je me comportais ou dont je jouais sur le court lors de certains tournois n’était pas la même qu’avant, donc ceux qui me connaissent bien savaient que quelque chose n’allait pas. Mais pendant ce tournoi, j’ai commencé à me sentir un peu plus comme je suis en tant que personne. Ce tournoi m’a certainement aidé un peu. Maintenant c’est bien d’avoir un peu de temps, un peu de repos, puis de recommencer pour les tournois en Chine.
Vous avez dédié ce titre à votre tante sur le court. Quelle relation avez-vous et quel rôle a-t-elle joué durant votre carrière ?
C’est une personne très importante, parce que mes parents travaillaient tous les jours et toute la journée, donc parfois quand je devais aller aux entraînements de ski, elle m’accompagnait. Elle m’aidait toujours l’été quand mes parents travaillaient et que j’avais des jours libres. J’ai passé beaucoup de temps avec elle, c’est une personne très importante dans ma vie.
Quand j’ai traversé cette période difficile, j’ai essayé de voir les choses d’une autre manière. Dans le sport, il peut se passer des choses, mais la vraie vie est quelque chose de différent. Nous voyageons beaucoup, donc c’est difficile de passer du temps avec les gens que vous aimez vraiment, mais si j’avais plus de temps, je passerais certainement plus de temps avec les gens qui comptent vraiment pour moi. C’était et c’est toujours un moment vraiment difficile, mais il faut aussi accepter que tout n’est pas parfait.
« J’ai passé pas mal de temps dans la salle de gym parce que je savais que physiquement je devais encore beaucoup m’améliorer »
Quel regard portez-vous sur cette année, de l’Open d’Australie à la victoire à l’US Open ?
Gagner le premier Grand Chelem de l’année vous donne confiance, cela vous donne de bonnes sensations. Mais d’un autre côté, il faut toujours travailler, ça ne s’arrête jamais. C’est comme si on continuait toujours. Jusqu’à présent, je n’avais pas beaucoup de temps libre pour dire, OK, tu as fait du bon travail (sourire).
Je dois dire un grand merci à mon staff, parce que nous essayons toujours de nouveaux exercices, de nouvelles choses, tactiquement, comment mieux jouer contre certains adversaires, comment travailler sur tel ou tel coup. J’ai passé pas mal de temps dans la salle de gym parce que je savais que physiquement, je devais encore beaucoup m’améliorer.
Non, tout cela fait partie des sacrifices que l’on fait pour un futur éventuel. Donc on va continuer à travailler. Dans mon esprit, je sais que je ne suis pas parfait et que je ne le serai jamais, mais on essaie toujours de faire évoluer dans mon jeu. Ensuite, après ma carrière, je pourrai dire, OK, j’ai fait tout mon possible pour être à 100 %.
Que pensez-vous que ce titre signifie pour le monde du tennis, compte tenu des circonstances qui ont précédé le tournoi et de toutes les réactions qui ont eu lieu ?
Je ne sais pas. Il faut demander à tous les autres joueurs. Ça, je ne sais pas. Ce que je peux dire, c’est que la réaction générale des joueurs a été plutôt positive, même lorsque les choses ont été révélées. Ensuite, il y a eu, bien sûr, des voix différentes, mais ça existe partout, pas seulement dans le tennis. C’est le cas dans d’autres sports et dans différents métiers également.
On ne peut pas vraiment faire grand-chose à ce sujet. C’est pourquoi il y a des gens proches de vous, ce sont des gens qui savent ce qui se passe et ce que mon équipe et moi avons traversé, car ce n’était pas seulement moi, c’était toute la situation. Je peux simplement parler de mon point de vue et du point de vue de mon équipe, et nous sommes tous très fiers de cette réussite. »
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