En play-offs, il ne faut jamais énerver Butler, au risque qu’il se mue en « Jimmy Buckets », son surnom pour sa capacité à enfiler les paniers (« buckets ») qui font mal à l’adversaire et généralement le plus grand bien à son équipe. Ce fut le cas déjà 48 heures plus tôt, avec sa performance majuscule à 35 points, ce fut le cas dans la nuit de vendredi à samedi avec 27 points décisifs dans la victoire du Heat (111-105) contre Boston pour se détacher 2 victoires à 0 en finale de conférence Est.
L’erreur a été commise par Grant Williams, à la moitié du dernier quart-temps, juste après son shoot primé pour redonner neuf unités d’avance aux Celtics, qui en comptèrent même douze dans ce match. Un peu trop survolté, le remplaçant (9 pts) de Boston lâcha alors des amabilités à l’oreille de la star de Miami, qui en a souri, avant de répondre avec un tir réussi sous le panneau, plus la faute commise par son ami du soir.
Et les deux de s’invectiver verbalement, front contre front, durant de longues secondes, sans que cela ne dérape toutefois, écopant chacun d’une faute technique. Mais le mal était fait : en faisant sortir Butler de ses gonds, Williams l’a fait encore mieux jouer alors qu’il pensait l’accabler, provoquant de surcroît une révolte collective des Floridiens ne faisant qu’un derrière leur leader omniprésent (8 rebonds, 6 passes, 3 interceptions, 2 contres).
« C’était de la saine compétition ! J’adore ça, je suis toujours là quand ça devient compétitif. J’aime parler parfois, tant qu’on est sur le bon chemin. Ça me va », a commenté la star de Miami.
Boston proche du précipice
Si ce dernier a mis neuf points dans les quatre minutes qui ont suivi ce moment électrique, Bam Adebayo, proche d’un triple-double, a aussi sorti les muscles à l’intérieur (22 pts, 17 rebonds, 9 passes), à l’image de ce rebond offensif suivi d’un dunk surpuissant à 55 secondes du terme pour redonner un peu plus d’avance au Heat (105-100), irrésistible dans ce dernier quart-temps (36-22).
Preuve supplémentaire que Miami sait aussi mobiliser d’autres forces, le remplaçant Caleb Martin a été très efficace (25 pts à 11/16 aux shoots). « On a des chiens enragés dans l’équipe, j’adore ça, les gars n’abandonnent jamais. Nous nous faisons confiance les uns les autres », a clamé Butler.
Avant de s’effondrer, Boston avait pourtant été mis sur la bonne voie par Jayson Tatum, imprenable comme il sait parfois l’être – en témoigne son record à 51 points dans un match numéro 7 de play-offs, la semaine passée pour éliminer les Sixers -, empilant 15 de ses 34 pions (13 rebonds, 8 passes) au troisième quart-temps.
Mais l’ailier n’a pas pesé dans le suivant, se contentant de cinq lancers francs (0/3 aux shoots). Et il a été trop seul en attaque, Jaylen Brown passant au travers (16 pts, 7/23 aux tirs). L’option intéressante Robert Williams III, à 100 % de réussite dans la raquette (13 pts), aurait sûrement gagné à être plus privilégiée.
Le finaliste de la saison passée, pas tout à fait au bord du précipice mais à un pas tout de même, va devoir très vite se remobiliser et montrer de quel bois il est fait dans la moiteur de Floride, dès dimanche pour le match numéro 3.